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Des bibittes pour aider les diabétiques?!

Bien-être, Santé intestinale| Vues: 5166

L’organisation mondiale de la Santé (OMS) prédit que le diabète non-insulino-dépendant de type 2 deviendra la 7e cause de mortalité en 20301. Cette malédiction est dû au fait que ces diabétiques ont un risque accru d’être atteints de maladies cardiovasculaires, la cause principale de décès dans le monde2. Les autres conséquences pas moins sérieuses du diabète de type 2 sont l’élévation des niveaux de sucres dans le sang, la résistance à l’insuline, l’augmentation des taux de mauvais cholestérol sanguin et l’altération de l’équilibre du microbiote. L’hyperglycémie et la glycation de l’hémoglobine (les cellules rouges de l’organisme) peuvent causer un stress énorme sur tous les organes du corps. Il y a un besoin urgent de déceler des stratégies préventives et des solutions curatives avant qu’il ne soit trop tard.

Le développement du diabète de type 2 est dû à certains facteurs, comme la prédisposition génétique, l’âge, le surpoids ou l’obésité et les mauvaises habitudes de vie. Nous reconnaissons aujourd’hui l’impact de la flore intestinale sur notre santé et le métabolisme en général3. Des perturbations dans la composition du microbiote digestif semblent contribuer à la pathogénèse de la résistance à l’insuline, l’inflammation et l’obésité4. Il a été démontré que le profil microbiotique des adultes diabétiques était différent de celui des personnes non-diabétiques5. Chez les diabétiques, la colonisation par les Bifidobactéries était moins imposante tandis que la présence des souches Entérocoques et de l’Escherichia coli, plus connue sous le nom d’E.coli, était de loin supérieure5. Dans une telle dysbiose, la production de métabolites néfastes par les bactéries nocives et la modification de la composition des acides biliaires mène à la résistance à l’insuline qui est responsable du diabète et d’autres problèmes d’ordre métabolique comme l’athérosclérose et l’obésité6.

L’interaction microbiotique diabétique

Une plus grande diversification des colonies bactériennes dans le tube digestif permettrait une normalisation de la glycémie, une régulation de la production d’insuline ainsi qu’une atténuation de l’inflammation systémique et le maintien de l’intégrité de la barrière épithéliale intestinale4. Une supplémentation en probiotiques facilite le métabolisme des glucides, grâce à une meilleure tolérance au glucose et une réduction du taux de sucre dans le sang5. Les mécanismes d’opération sont supposément les suivants : l’augmentation de la sécrétion de la molécule glucagon-like peptide-1 (GLP-1, une hormone intestinale facilitant la digestion après les repas) et l’amélioration subséquente du métabolisme glucidique, la réduction de la toxicité ou du choc glycémique puis une meilleure sensibilité à l’insuline3. Pour autrement expliquer l’action probiotique, on propose des effets anti-inflammatoires, anti-oxidants, immuno-modulatoires et génétiques (altération de l’expression de certaines gênes diabétiques)3. Par ailleurs, l’administration de probiotiques affecte évidemment la flore intestinale, qui à son tour protégera l’intégrité de la muqueuse intestinale et normalisera la réponse immunitaire en plus de rehausser la sensibilité à l’insuline3. Dans un bon nombre d’études, on parle de la capacité des probiotiques à produire des acides gras à chaîne courte (particulièrement le butyrate dans le côlon) qui encouragent la croissance de précieuses bactéries Lactobacilles et Bifidobactéries3.

Ce n’est pas tout : le nombre de Bifidobactéries est inversement relié à notre masse adipeuse et notre tolérance au glucose2. Un autre argument en faveur des probiotiques, puisque les maladies cardiovasculaires sont un facteur de risque du diabète ; ces « bibittes » bénéfiques joueraient un rôle préventif et thérapeutique en réduisant le cholestérol total et le mauvais cholestérol LDL dans le sang7. Il faudrait outiller les gens avec une connaissance plus approfondie du syndrome métabolique qui est malheureusement très prévalent en Amérique du Nord et qui présente les signes avant-coureurs du diabète de type 2, des maladies cardiovasculaires et de l’obésité. Un autre rappel de notre intérêt à agir avant qu’il ne soit trop tard et faire de sa santé son allié!

Quiz éclair pour voir qui sont les Experts!

Vrai ou Faux ? Une alimentation riche en probiotiques combinée à une supplémentation appropriée (avec des formules multi-souches de qualité comme les produits Probaclac) permet de diminuer les risques de souffrir de diabète.

C’est vrai! Le menu quotidien devrait inclure du yogourt, du kéfir, le kombucha, la choucroute, le kimchi et d’autres légumes fermentés. Délicieux et avantageux!

Vrai ou Faux ? Une cure de probiotiques de 4 semaines suffira pour remettre le système en ordre et pour prévenir les symptômes associés au syndrome métabolique.

Faux! Les probiotiques peuvent aider à améliorer le métabolisme des glucides pour la plupart des gens, l’impact étant plus appréciable encore si la durée de supplémentation est de plus de 8 semaines et lorsque plusieurs espèces sont consommées.


RÉFÉRENCES

1Brunkwall, L et Orho-Melander M. The gut microbiome as a target for prevention and treatment of hyperglycaemia in type 2 diabetes: from current human evidence to future possibilities. Diabetologia. 2017 ; 60 (6) : 943-951.

2Yoo JY et Kim SS. Probiotics and Prebiotics : Present Status and Future Perspectives on Metabolic Disorders. Nutrients. 2016 ; 8 (3) : 173.

3Miraghajani M, Dehsoukhteh SS, Rafie N, Hamedani SG, Sahibi S et Ghiasvand R. Potential mechanisms linking probiotics to diabetes : a narrative review of the literature. Sao Paulo Med J. 2017 ; 135 (2) : 169-178.

4Taylor BL, Woodfall GE, Sheedy KE, O’Riley ML, Rainbow KA, Bramwell EL et Kellow NJ. Effect of Probiotics on Metabolic Outcomes in Pregnant Women with Gestational Diabetes:

A Systematic Review and Meta-Analysis of Randomized Controlled Trials. Nutrients. 2017 ; 9 (5) : e461.

5Lê K-A, Li Y, Xu X et al. Alterations in fecal Lactobacillus and Bifidobacterium species in type 2 diabetic patients in Southern China population. Front Physiol 2012 ; 3 : 496-1496.

6Altuntas Y et Batman A. Microbiota and metabolic syndrome. Turk Kardiyol Dern Ars. 2017 ; 45 (3) : 286-296.

7He J, Zhang F et Han Y. Effect of probiotics on lipid profiles and blood pressure in patients with type 2 diabetes : A meta-analysis of RCTs. Medicine (Baltimore). 2017 ; 96 (51) : e9166.