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La bactériothérapie à portée de main

Les micro-organismes colonisent différentes régions du corps humain, de la peau aux cavités buccale et nasale, aux systèmes digestif et uro-génital. La majorité des microbes résident dans le tractus intestinal1. Cette puissante centrale abrite une population bactérienne aussi complexe que dynamique ; un microbiote humain exerçant une influence significative sur la santé de l’hôte2. Le tube digestif représente une des plus grandes interfaces (250 à 400 mètres carrés de superficie totale) entre l’humain et son environnement2. À travers la vie, environ 60 tonnes de nourriture (avec les bactéries externes) passeront par ce canal, constituant une menace constante à l’intégrité intestinale2. Il est incroyable de penser que notre organisme comprend autant de cellules humaines que bactériennes.

Plusieurs facteurs contribuent au développement du microbiote pendant la jeune enfance. Puis, tout au cours de la vie, l’alimentation est considérée comme un des facteurs les plus déterminants sur la flore intestinale2. Nos bactéries intestinales jouent un rôle crucial dans le maintien du système immunitaire et de notre équilibre métabolique, en plus de nous protéger contre les nombreuses bactéries pathogènes2. Heureusement, il est possible de restaurer les bactéries favorables dans le corps, et ce par deux moyens : l’incorporation de prébiotiques au menu et la supplémentation en probiotiques3. Encore mieux si les deux tactiques figurent à l’agenda, pour une complémentarité double… autrement dit, une « symbiose » bactérienne3

L’approche alimentaire

Notre alimentation affecte la composition du microbiote intestinal et d’autres parties du corps. La diète occidentale est riche en gras de toutes sortes et est une source concentrée de sucres simples sans toutefois procurer beaucoup de fibres. Ces penchants diététiques causent la déplétion des métabolites comme les acides gras à chaine courte, laissant ainsi le champ libre aux mauvaises bactéries de se proliférer. Un effort de réduction de la consommation de sucres raffinés (en mangeant moins de de pain au levain, en buvant moins d’alcool et de breuvages aromatisés) permettra de limiter la présence de microbes malsains. Le régime méditerranéen devrait être mis à l’avant scène, puisqu’il favorise la survie des bactéries bénéfiques et à comme effet de compenser la dysbiose causée par une diète typiquement nord-américaine6. Cette diète est basée sur une abondance de fruits et de légumes, une quantité considérable de produits céréaliers entiers, une variété de légumineuses, de noix, de poissons, de la fameuse huile d’olive et d’une consommation modérée de vin rouge6.

Il devient aussi intéressant de songer aux aliments fermentés, des alliés non seulement délicieux, mais aussi source de souches probiotiques. Il vaut le coup de découvrir ou du moins de conserver à votre liste d’épicerie le miso, le tempeh, le kéfir, le kimchi, et la choucroute, entre autres. Ensuite, vous avez probablement entendu parler des prébiotiques, ces glucides indigestes, qui nourrissent les bactéries de la microflore intestinale, tout particulièrement les bonnes Lactobacilles et Bifidobactéries3. Ce sont des fibres alimentaires comme par exemple l’inuline, qui ne sont pas digérées mais plutôt fermentées dans le gros intestin3. Ils deviennent alors source de nourriture et de nutriments pour les bactéries intestinales3. Du point de vue alimentaire, le défi éventuel sera de prendre en considération les particularités du microbiote, la génétique de l’hôte puis les facteurs environnementaux pour proposer des recommandations diététiques propres à chaque individu5.

La supplémentation en probiotiques

Mis à part l’alimentation, on peut investir dans son microbiote en ayant recours à la supplémentation. Sur le marché, il est possible de se procurer l’huile d’origan, l’ail en capsule, l’extrait de pépins de pamplemousse, les feuilles d’olivier et d’autres adjuvants pour lutter contre les mauvaises bactéries dans notre organisme. La stratégie qui mérite notre attention pour contrer la dysbiose est la probiothérapie. Des probiotiques multi-souches en concentrations idéales comme ceux de la famille Probaclac permettront de rééquilibrer un microbiote saboté par la négligence alimentaire ou suite à une perturbation comme l’antibiothérapie7. Les probiotiques accomplissent leurs bienfaits via trois mécanismes : d’abord par leur action anti-microbienne, ensuite grâce à leur protection de la barrière épithéliale intestinale et puis enfin en procurant un soutien immunitaire à l’hôte humain3.

Quiz éclair pour voir qui sont les Experts!

Vrai ou Faux? Bien s’alimenter a une influence marquée sur le schéma bactérien intestinal.

Vrai! Une personnalisation du régime alimentaire est idéale afin d’optimiser toute supplémentation en probiotiques et nourrir les bonnes bactéries qui sont déjà dans notre organisme.

Vrai ou Faux? À ce jour, nous ne connaissons pas encore les causes de la dysbiose chez l’humain.

Faux! Nous savons dorénavant que la prescription d’antibiotiques, une diète pauvre en fibres, une hygiène excessive et la naissance par Césarienne ont des effets réellement néfastes sur le microbiote.


RÉFÉRENCES

1Auteurs non-listés. Getting Healthier Through Microbiome Makeover. EBioMedicine. 2015 ; 2 (8) : 771.

2Thursby E et Juge N. Introduction to the human gut microbiota. Biochem J. 2017 ; 474 (11) : 1823-1836.

3Patel R et Dupont HL. New approaches for bacteriotherapy : prebiotics, new-generation probiotics, and synbiotics. Clin Infect Dis. 2015 ; 60 (Suppl 2) : S108-S121.

4Martinez KB, Leone V et Change EB. Western diets, gut dysbiosis, and metabolic diseases : Are they linked? Gut Microbes. 2017 ; 8 (2) : 130-142.

5Derrien M et Veiga P. Rethinking Diet to Aid Human-Microbe Symbiosis. Trends Microbiol. 2017 ; 25 (2) : 100-112.

6Montemurno E, Cosola C, Dalfino G, Daidone G et al. What would you like to eat, Mr CKD Microbiota? A Mediterranean Diet, please! Kidney Blood Press Res. 2014 ; 39 (2-3) : 114-123.

7Linares DM, Ross P et Stanton C. Beneficial Microbes : The pharmacy in the gut. Bioengineered. 2016 ; 7 (1) : 11-20.