X
    Categories: Bien-êtreSanté intestinale

Quand les bactéries l’emportent : S.O.S. SIBO

Le « nouveau » mal : la surpopulation bactérienne intestinale 

Vous avez déjà entendu parler de SIBO (désignant Small Intestinal Bacterial Overgrowth en anglais)? La surpopulation bactérienne dans le petit intestin affecte jusqu’à 20% des gens en santé. En temps normal, la grosse majorité des bactéries se retrouvent dans le gros intestin, c’est-à-dire le côlon. Plusieurs facteurs sont à l’œuvre pour prévenir la surcroissance bactérienne dans le petit intestin (aussi appelé intestin grêle) : les sécrétions gastriques acides qui chassent certaines souches bactériennes, les mouvements péristaltiques qui empêchent leur adhésion à la muqueuse intestinale, la production de substances anti-bactériennes par le système immunitaire entérique, la valve iléo-colique qui empêche le reflux de bactéries du côlon à l’iléum, une des trois parties de l’intestin grêle1. Ça c’est quand et si tout se passe tel que prévu…

La pullulation bactérienne peut se produire suite à un changement physiologique causant une altération du pH luminal (suite à la prise d’anti-acides ou à cause d’une diète très sucrée, par exemple) ou une perturbation du transit intestinal (un ralentissement en cas de diabète ou de consommation de narcotiques, une malabsorption due à l’insuffisance pancréatique, etc.) ou encore de la présence d’anomalie structurelles du système digestif (en cas de diverticuloses, de sténoses, de cicatrisation comme lors de maladie de Crohn ou de radiothérapie). Le diagnostic du SIBO n’est pas facile, afin de déterminer l’augmentation du compte bactérien à plus de 105 colonies actives par millilitre de liquide digestif proximal. Les tests de mesure d’hydrogène sont les moins invasifs et les plus populaires pour identifier la surpopulation bactérienne ; puisque les fortes doses de sucres (glucose et lactulose) administrées pendant l’examen seront métabolisées par les bactéries envahissantes de l’intestin court1,3. Les symptômes typiques du SIBO comprennent, entre autres: des douleurs abdominales, des flatulences, de la diarrhée avec ou sans stéatorrhée (présence de gras dans les selles)3. Dans certains cas plus extrêmes, il serait même question de troubles gastro-intestinaux plus sévères et de complications menant à une malabsorption, une perte de poids et possiblement un affaiblissement immunitaire2.

Lien entre le SIBO et l’intestin irritable

Une réalisation est que la dysbiose intestinale – le déséquilibre bactérien du système digestif – cause les symptômes du syndrome de l’intestin irritable (SII)1. L’apparition de ce syndrome après un épisode de gastroentérite suggère que le SII est de nature infectieuse4. Considérant l’inconfort post-prandial (après les repas) affectant les sujets à l’intestin irritable, on est porté à croire qu’ils souffrent de fermentation inhabituelle et de surproduction de gaz par leurs bactéries intestinales4. Ce qui ressemble sérieusement aux manifestations physiques du SIBO. En fait, environ 40% des personnes atteintes du SII subissent aussi les épreuves du SIBO. Ce double fardeau touchera particulièrement les femmes, les personnes plus âgées, les individus susceptibles à la diarrhée et se plaignant de ballonnements ainsi que les gens anémiques1.

Les probiotiques dans tout ça?

Nombre d’études recommandent le traitement antibiotique combiné avec la probiothérapie comme protocole standard pour la résolution du SIBO1,3. La supplémentation en Bifidobactéries a prouvé être utile pour combattre la surpopulation bactérienne chez des patients avec des difficultés gastro-intestinales qui étaient reliées au cancer3. D’autres observations scientifiques ont révélé que l’ajout de Lactobacilles sur une période de 6 semaines à une prescription antibiotique pour le SIBO a permis de réduire les symptômes du SIBO2. Nos produits Probaclac de grade pharmaceutique offrent des multi-souches contenant des Bifidobactéries et Lactobacilles qui ont été testées en milieu clinique. Il est clair que l’association des probiotiques avec les antibiotiques demeure plus efficace que l’antibiothérapie par elle-même pour combattre la prolifération bactérienne intestinale3. Prenez note qu’il est important d’espacer la prise de ces deux adjuvants de 3 à 4 heures pour maximiser leurs efficacités respectives.

Quiz éclair pour voir qui sont les Experts!

Vrai ou Faux? Pour mettre toutes les chances de son côté dans la lutte contre la surpopulation bactérienne, il vaut mieux réviser ses habitudes alimentaires.

C’est vrai! Puisque dans le cas de SIBO, les bactéries du petit intestin se régalent de sucres simples comme le lactose et le fructose puis les polysaccharides qui sont fermentables… entraînant des conséquences à la fois gênantes et douloureuses1. Les premières recommandations pour traiter le SIBO est d’éviter la consommation élevée d’hydrates de carbone, de limiter l’apport en aliments raffinés et aussi de modérer la prise d’alcool.

Vrai ou Faux? La thérapie antibiotique n’adresse pas complètement la dysbiose microbienne associée avec le SIBO, puisque les antibiotiques ne permettront pas de restaurer la flore intestinale.

C’est également vrai! Quoiqu’ils soient efficaces pour traiter la surcroissance bactérienne, le SIBO est souvent récurrent et les bactéries se multiplieront à nouveau, à moins d’adresser la cause sous-jacente du problème et de rechercher des stratégies pour maintenir une flore intestinale saine et équilibrée.


RÉFÉRENCES

1Ghoshal UC, Shukla R et Ghoshal U. Small Intestinal Bacterial Overgrowth and Irritable Bowel Syndrome: A Bridge between Functional Organic Dichotomy. Gut and Liver. 2017 ; 11 (2) : 196-208.

2Khalighi AR, Khalighi MR, Behdani R, Jamali J, Khosravi A, Kouhestani Sh et al. Evaluating the efficacy of probiotic on treatment in patients with small intestinal bacterial overgrowth (SIBO) : A pilot study. Indian J Med Res. 2014 ; 140 (5) : 604-608.

3Furnari M, Parodi A, Gemignani L, Giannini EG, Marenco S et al. Clinical trial : the combination of rifaximin with partially hydrolysed guar gum is more effective than Rifaximin alone in eradicating small intestinal bacterial overgrowth. Aliment Pharmacol Ther. 2010 ; 32 (8) : 1000-1006.

4Thompson JR. Is irritable bowel syndrome an infectious disease? World J Gastroenterol. 2016 ; 22 (4) : 1331-1334.

5Shah SC, Day LW, Somwouk M et Sewell JL. Meta-analysis: antibiotic therapy for small intestinal bacterial overgrowth. Aliment Pharmacol Ther. 2013 ; 38 (8) : 925-934.

Caroline Allen: Caroline a obtenu son baccalauréat en sciences de la nutrition de l’Université McGill. Ayant travaillé dans le domaine sportif comme coordonnatrice en nutrition chez Nautilus Plus. Puis au sein du Service Correctionnel du Canada en tant que diététiste en chef de la région du Québec. Sa passion et son expérience l’ont amené à vouloir partager son expertise en nutrition, devenue collaboratrice de Canal Vie, elle communique sa philosophie alimentaire et participe à de nombreuses émissions télévisées. Il était tout naturel pour Caroline de se joindre à l’équipe Probaclac comme collaboratrice. http://www.canalvie.com/auteur/Auteur/CarolineAllen